Le but du présent travail était de décrire la structure anatomique de la syndesmose tibio-fibulaire. La dissection de la syndesmose tibio-fibulaire a été réalisée sur 30 spécimens cadavériques de chevilles d'adultes. La stabilité de la mortaise tibio-fibulaire est assurée par trois ligaments. Le ligament tibio-fibulaire interosseux forme un réseau spatial de fibres, de forme pyramidale, dont les mailles sont remplies de tissu fibro-adipeux. Le ligament tibio-fibulaire antérieur est formé de trois parties; la partie supérieure est la plus courte, la partie médiale est la plus forte et la partie inférieure est la plus longue et la plus mince. Le ligament tibio-fibulaire postérieur est un fort ligament compact dont le bord inférieur forme littéralement un labrum articulaire destiné à la berge latérale de la trochlée du talus. Ce qui est classiquement appelé " ligament tibio-fibulaire transverse inférieur", comme on le dénomme parfois, ne peut être considéré comme un ligament séparé. Un contact direct entre l'extrémité distale du tibia et de la fibula a été trouvé dans 23 cas. Les facettes en contact, recouvertes de cartilage articulaire, étaient très petites et situées sur la moitié antérieure de la ligne de contact tibio-fibulaire. Sur la partie postérieure de la ligne de contact tibio-fibulaire, un repli synovial vertical en forme de V, attaché par son bord latéral à la fibula, plonge entre les deux os. Dans 7 cas où il n'y avait pas de contact direct entre les deux os, ce repli s'étendait vers l'avant jusqu'au ligament tibio-fibulaire antérieur. Nos constatations montrent que, dans trois quarts des cas, l'articulation entre la partie distale du tibia et celle de la fibula n'est pas une syndesmose pure, mais qu'il s'agit aussi d'une articulation synoviale. Les faits que nous présentons changent les idées traditionnelles sur les structures de la syndesmose tibio-fibulaire et ils devraient trouver des applications, principalement dans le traitement des luxations-fractures de la cheville, ainsi que dans les cas de ce que l'on désigne sous le terme de "conflit antéro-latéral de la cheville".