Il y a actuellement un intérêt considérable pour la fabrication de stents faits à partir de matériaux dégradables afin d’éviter les désavantages des stents permanents tel que la fracture. L’objectif de cette thèse consiste à générer des matériaux dégradables constitués d’un mélange de deux poudres métalliques et déterminer leur taux de corrosion galvanique. Dans le but de fabriquer un revêtement dégradable approprié pour un stent, la technique de projection à froid est utilisée pour combiner les deux poudres en une couche avec faible porosité. Les poudres utilisées sont l’acier inoxydable 316L SS et le fer de pureté commercialle (CP Fe). Celles-ci sont mélangées et pulvérisées sur un substrat métallique. En ce qui concerne la déposition, la poudre 316L produit une meilleure efficacité de dépôts (DE) que le CP Fe (72% contre 33%), mais la porosité des deux reste basse (environ 1%). La déposition d’un mélange comprenant 20% en poids de CP Fe et 80% de 316L produit une DE de 43%. On observe que l’augmentation du pourcentage de CP Fe dans le mélange à 50% ne change pas la DE significativement; cela dit, une augmentation à 80% résulte en une DE de 66%. La porosité des différents mélanges de revêtements reste très faible dans tout les cas. Ces observations peuvent être liées à la différence de dureté entre la poudre de 316L et celle de CP Fe. Les revêtements déposés des mélanges démontrent des valeurs de micro-dureté se situant entre la gamme de micro-dureté du revêtement pulvérisé de 316L et celle du CP Fe. De plus, l’effet du mélange ne résulte en aucune diminution de la résistance de cisaillement des revêtements comparé à la résistance de cisaillement des revêtements de 316L et CP Fe respectivement. On a trouvé que le recuit du revêtement améliore l’écrouissage par recristallisation, réduit la porosité et favorise le frittage. Les résultats des tests de perforation montrent que les revêtements recuits atteignent des résistances au cisaillement comparable à celles du 316L (455 MPa). Une réduction de l’écrouissage des particules de 316L et CP Fe accroit la ductilité du revêtement. Les revêtements contenant 20% en poids de CP Fe démontrent 23% de ductilité, ce qui est suffisant pour l’application à un stent dégradable. Les tests d'immersion et de polarisation potentiodynamique des revêtements indiquent aucune différence significative dans les taux de corrosion pour les mélanges de 100%, 80% et 50% en poids de CP Fe, ce qui indique que la vitesse de corrosion du fer augmente avec l'augmentation de 316L dans le matériau composite, en supposant que le fer est le seul composant qui corrode. Ceci indique que la corrosion galvanique accélère le vitesse de corrosion du fer dans le revêtement du mélange. Suite au traitement thermique, le taux de corrosion diminue, en général, principalement en raison de la réduction des pores, ce qui réduit la surface de contact qui contribue à la vitesse de corrosion la plus élevée des revêtements. Les tests de diffraction de rayons-X (XRD) démontrent que l’oxyde de fer se forme après la dégradation. La spectroscopie de rayons-X à dispersion d’énergie (EDS) indique également une formation d’oxyde de fer dans les revêtements pulvérisés, ce qui réduit le taux de corrosion. Suite au tests de dégradation, qui permettent d’identifier que le chlore creuse la surface du revêtement, plusieurs creux importants sont observés sur les particules de fer. Dans l'ensemble, l'utilisation de la technique de projection à froid pour former un matériau présentant une corrosion galvanique semble être un procédé prometteur pour la fabrication de stents biodégradables. D'autres essais cliniques sont nécessaires pour valider les performances de ces stents.