La dynamique de l'outil en fraisage évolue avec les forces de coupe, la position des axes, la vitesse de la broche et le comportement thermique de la broche de la machine. En effet des recherches antérieures ont observé un changement dans les paramètres modaux des machines entre les conditions d’arrêt et de fonctionnement. Cette étude développe une nouvelle méthode d'identification de la dynamique des broches de machines-outils en cours de fonctionnement et viable industriellement pendant que des pièces sont usinées. Cette méthode met à jour les paramètres modaux de l'assemblage outil-porte-outil-broche à l'aide de modèles Autoregressive Moving Average with eXogenous inputs (ARMAX) en utilisant les vibrations de la machine mesurées en cours d’usinage au niveau de la tête de broche, permettant ainsi de prédire avec une plus grande précision la stabilité de l'usinage. Les forces d'usinage sont mesurées à l'aide d'un dynamomètre, tandis que les vibrations sont mesurées à l'aide d'un capteur à courants de Foucault pour lequel une nouvelle méthode de traitement des données est proposée, permettant de se dispenser de l’ajout d’un codeur rotatif, contrairement à la pratique courante. La méthode présentée est générale et peut être étendue à l'identification de dynamiques non linéaires. Elle améliore la compréhension de la dynamique des machines-outils et est capable de prendre en compte tous les effets induits sur la dynamique par les conditions de fonctionnement. De plus, cette méthode a été vérifiée avec des tests d’usinage dans différentes conditions de coupe. En opposition à l’identification à l’arrêt de la machine, il a été possible de suivre l’évolution de deux modes de vibration sur une fraiseuse cinq axes dans différentes conditions de fonctionnement. La vitesse de broche a été observée comme un facteur majeur des changements de la dynamique subis par la machine en cours de fonctionnement. Une nette amélioration des prédictions de stabilité a été observée entre la méthode proposée et l’approche ordinaire d’identification à l’arrêt de la machine. Cela montre à la fois que la dynamique de la machine subit des changements entre les états d’arrêt et de fonctionnement mais aussi que la méthode identifie correctement ces changements.